Même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or.

Le jeune homme sourit en entendant la comparaison avec la superbe licorne occupé encore à se restaurer.

En ce qui concerne cette amulette, je l’ai gardé avec moi comme le voulait mon maître.

A mesure qu’ Irvine se rappelait des derniers moments passés en compagnie de son maître, sa voix s’étrangla dans sa gorge et son visage se figea en une expression de profonde tristesse. D’une voix légèrement aiguë il reprit son récit.

C’était ces …. dernières paroles, l’amulette l’avait aidé à trouver la paix intérieur, malgré le souvenir encore douloureux de sa compagne disparue depuis fort longtemps.

Un bref silence se fit, Irvine se remémorait les longues conversation avec son maître, autour du feu. Son maître et lui s’étaient sentis abandonnés, seul au monde après la disparition de tous ces êtres aimés. C’étaient cela qui les avait réunis sinon jamais son mentor se serait pris d’affection pour un petit sauvageon, voleur et menteur en plus. Voyant qu’il s’était tu pendant quelques minutes, il reprit son explication.

C’étaient ses dernières volontés. Il me disait que cette amulette ne devait pas rester enfermée et cachée aux yeux du monde mais qu’elle devait servir à ceux qui en avaient le plus besoin. Il n’en avait plus besoin, il n’était plus nécessaire qu’il la porte autour du coup.

Je me souvins alors que je lui ai répondu que je ne saurais jamais quoi en faire vu que je ne pouvais pas mesurer son pouvoir, son influence. Alors mon maître me répondit que je croiserais quelqu’un en détresse qui aura besoin qu’on l’aide dans sa quête. Je me doutais que cette personne serait un mage mais je ne savais pas du tout quand cette rencontre arriverait. Mon mentor non plus ne le savait pas mais il faisait confiance à mon jugement et m’encourageait à faire confiance à mon cœur, d’écouter ses conseils.

Comme je ne connaissais pas l’utilité de cet artefact, je lui ai demandé plus de détails mais il me répondit juste que dans les temps anciens, on appelait ce genre d’artefact, un catalyseur. Cela permettait, semble t’il aux jeunes apprentis magiciens ou à ceux qui avaient perdu leurs dons de ressentir la magie autour d’eux. Il me disait que ce n’était qu’une étape dans la formation de telles personnes. Le reste devait venir du porteur de l’allumette lui-même. C’était à lui de créer ou de recréer un lien avec la magie primaire. Cet artefact n’était là que pour lui montrer que la magie ne l’avait pas abandonné.

Je lui ai demandé comment des mages pouvaient perdre leur lien avec la magie mais il ne me répondit jamais et la dernière parole qu’il me dit fut que je devais vivre heureux , ne plus penser à mes soucis et qu’il me considérait comme son propre fils . Ensuite il entama son dernier voyage.

J’ai conservé cette amulette près de moi depuis. Je ne savais pas en vous rencontrant que le catalyseur vous était destiné mais je crois maintenant qu’il a trouvé sa place autour de votre cou.

Irvine regarda son assiette, il n’y avait pas touché et il n’avait pas faim non plus.

Est ce que Whinney aime la viande grillée ? Ce serait dommage qu’elle se perde.

Voilà à vous ce n’est pas plus compliquer que cela, gardez la main bien ouverte bien plate.

Elle lui tendit un morceau de pain et Whinney qui avait suivi le manège fit un pas vers l’archer.

Nainventive éclata franchement de rire…
Une minute ou deux elle ne pu rien dire et ce fut une tout autre Nainventive qui paru sous les yeux du jeune homme.

De la viande à une licorne qu’elle idée !

Mais devant l’air sérieux de l’archer elle s‘arrêta ayant peur de l’avoir blessé. Elle se souvient qu’il n’était pas courant d’en posséder une. Chose encore moins répandue parmi les mages. Souvent les archers et les chevaliers faisaient de bons dresseurs sans Thief elle ne serait pas en possession d’un tel animal aujourd’hui.

Enfin si…
Papa…. Le nom sorti de ses lèvres et elle se revit soignant sa première licorne avec l’aide de son père avant le drame la ferme en feu, la licorne tuée, l’arrivée d’Aoki….

Elle chassa ses pensées et la seule allusion qu’elle fit au passé fut celle-ci :
Papa disait des licornes : la plus belle conquête de l’homme.

Les licornes mangent de l’herbe et elles ne sont pas contre certaines petites gâteries, comme le pain ou les céréales et même les légumes, mais crus.

Elle posa son assiette sur le sol, se leva sans trop de difficultés malgré son épaule endolorie et fit signe à Irvine de se lever et de s’approcher.

Whinney leva la tête et ses oreilles se dressèrent en avant voyant les deux jeunes gens s’approcher. Vous voyez ses oreilles ? Lorsqu’elles sont ainsi, c’est signe de curiosité, vous l’intriguée, les oreilles bien droites, tout va bien ou elle vous écoute. Mais si jamais elle les couche en arrière, mieux vaut être prudent.

Nainventive approcha la main et caressa Whinney, venez n’ayez pas peur dit-elle à Irvine resté respectueusement à distance, vous allez faire connaissance.

Nainventive lui pris la main et la guida sur les joues de la licorne.

Grattez la bien, elle aime cela.

Whinney se laissa faire, elle souffla son haleine chaude sur la main de Irvine.

Oh ! Je sais ce qui serait parfait.

Vivement Nainventive l’éloignant et fouilla dans les fontes de la selle pour en sortir du pain. Elle revint près d’Irvine et lui expliqua patiemment.

Regardez ce que vous allez faire. Vous allez prendre ce morceau de pain pour l’offrir à Whinney attention pour cela une chose importante : laissez votre main bien à plat ne retenez pas le morceau entre vos doigts elle saura venir le prendre faites-lui confiance.

Pour le rassurer totalement elle lui fit une démonstration, Whinney vint prendre le morceau de pain et des mâchoires firent joyeusement croquer le morceau de pain.

Irvine fut surpris de constater que ce rire cristallin provenait de la bouche même de la jeune femme. Pendant quelques temps, il se réjouit de voir que son amie pendant quelques secondes avait oublié ses soucis.

Irvine écouta avec attention la leçon sur le comportement des licornes. Il est vrai qu’il n’en avait jamais rencontré ni vu des dresseurs s’en occuper. Lorsqu’il apprit le régime alimentaire de Whinney, il s’en voulut de s’être trompé autant et comprit mieux la réaction de son amie.

Cela ne le rassurait pas trop de caresser la licorne mais son amie la guidait pas à pas et il n’avait donc pas à appréhender surtout qu’au final il se rendit compte qu’il aimait beaucoup caresser les joues de Whinney. Surtout qu’elle avait l’air d’apprécier.

L’ archer observa ensuite la jeune femme donner du pain à son monture. Ca avait l’air si facile.

Voyant que la magicienne l’encourageait à faire de même, il prit donc le pain et fit attention de le caler dans la paume de sa main. Whinney s’approcha alors mais ça ne le surprit pas trop, il avait l’habitude de voir des animaux sauvages se rapprocher des maisons parce qu’ils etaient affamés et cherchaient donc des endroits ou se nourrirent.

Mais là c’était différent car Irvine avait l’impression qu’elle mangeait par gourmandise. Il approcha sa main de la licorne. Voyant le pain, elle le renifla et regarda l’archer puis sa propriétaire. Ne voyant aucune réaction chez Nainventive, elle se concentra alors sur la main tendue et avec sa mâchoire prit délicatement le pain dans la main de l’archer.

Il y avait encore des miettes et la monture y passa sa langue pour tout prendre. Le contact de cette langue et la salive déposée sur sa main fit sourire Irvine. Il se tourna vers Nainventive.

Je comprend mieux les propos de votre père. Vous avez de la chance d’avoir Whinney avec vous. Elle est adorable.

Le jeune homme prit l’initiative cette fois ci et commença a gratter la licorne sur la joue et passa un peu plus de temps à la gratter entre les deux yeux qui respiraient l’intelligence mais la malice aussi. Il avait l’impression qu’elle aimait beaucoup ça et il devait admettre qu’il pouvait passer des heures à la caresser pendant des heures. Whinney faisait des petits cris et secouait légèrement la tête pour encourager le jeune homme à continuer. Il appréciait ces moments de pur bonheur à s’occuper d’animaux si adorables. Irvine se tourna encore vers son amie.

Je crois que Whinney m’apprécie un peu ?

Nainventive hocha la tête, certains parleraient de « reconnaissance du ventre » du ventre mais Whinney est bien plus intelligente que cela. Elle doit sentir que vous êtes mon ami et elle vous apprécie pour cela aussi… et peut être avez vous un don pour les animaux. Vous êtes doux, calme, patient. Vous savez, on n’obtient rien en criant sur eux.

Nainventive se recula pour laisser Irvine en compagnie de Whinney, celle-ci avait redressé ses oreilles, elle se laissa faire poussant de petits hennissements de contentement.

Elle se recula encore, ramassa les assiettes et alla les laver à la rivière proche. A genoux elle regarda son reflet troublé dans une flaque a coté, les yeux étaient encore rouges de ses dernières larmes. Elle se retourna voyant Irvine toujours occupé avec Whinney il semblait fasciné.

Elle trempa les assiettes dans l’eau froides les frotta avec du sable au fond de l’eau les rinça à l’eau claire, l’opération était un peu délicate son épaule la faisait encore souffrir. Mais cela lui permettait de réfléchir en même temps… Elle rougissait à ses dernières paroles à l’adresse du jeune homme. Elle avait peut-être été un peu présomptueuse (encore).

De sa main valide, elle secoua les ustensiles pour les égoutter puis revint vers le feu.

Elle commença à préparer ses affaires pour dormir et partir le lendemain matin suivant la proposition de son compagnon.

Ses préparatifs achevés elle se rapprocha de lui.

Merci beaucoup. Je ne sais pas si je dois mériter tant d’éloges . Mais je dois dire que ça fait plaisir à attendre.

Quand mon maître m’a recueilli j’étais assez turbulent. Des que je pouvais m’éclipser pour éviter ses leçons quotidiennes. Je ne m’en privais pas. A l’époque je n’avais pas la tête aux études et j’aimais trop la liberté pour être enfermé dans une pièce. Mais mon mentor savait toujours où me trouver alors que …..c’est sans me vanter que je dis cela…..mais je me cachais très bien.

On ne survit pas dans une foret pendant deux ans sans avoir recours à quelques artifices. Et se dissimuler à la vue des prédateurs en est un. Mais au fur et à mesure j’ai appris à apprécier ces leçons et je suis devenu un dévoreur de livre dés que j’ai pu maîtriser un savoir suffisant en vocabulaire pour déchiffrer tous les textes de mon maître. Même si j’ai attendu longtemps avant de lire ses derniers traités. Il voulait avant que j’obtienne des connaissances suffisantes dans de nombreux domaines comme les plantes, la philosophie, la magie dans une moindre mesure. Ainsi je pouvais me forger ma propre opinion et faire preuve d’objectivité.

J’espère que je ne le décevrais pas où qu’il soit.

Irvine leva la tête et regarda le ciel quelques instants. Il la baissa ensuite en direction de la licorne et continua à la caresser le long de son cou en remontant ensuite en direction de ses oreilles pour redescendre vers ses yeux si pétillants de malice. Arrivé à ce niveau là, il gratta l’espace libre entre ces deux grands yeux où l’on pouvait se perdre dans leur immensité. Ces animaux étaient vraiment adorables pour leur gentillesse et ils s’inquiétaient toujours de la santé de leur maître à en juger par ce qu’il avait vu du comportement de Whinney. En effet elle n’était pas rassuré sur l’état de santé de la magicienne et il l’avait vu dans ses yeux.

Le jeune homme flatta l’encolure de la monture. Voyant que Nainventive avait mis de l’ordre dans le camps et se dirigeait vers lui, il déposa un baiser entre les deux yeux de Whinney et se dirigea vers son amie. Il était gêné de voir tout ce qu’elle avait fait alors qu’elle était encore blessée. D’une voix penaude, il s’adressa à la jeune femme :

Il ne fallait pas faire tant de nettoyage vous me l’auriez dit, je m’en serais occupé. Vous ne devez pas trop forcer sur votre épaule. La blessure n’est pas encore guérie et je ne voudrais pas qu’elle s’aggrave. Vraiment pardon….

Même en étant blessé vous n’arrivez pas à rester en place alors que vous devriez vous reposer. Je suis ici pour vous aider. Demandez moi ce que vous voulez , je me ferais un plaisir d’y répondre.

Je m’excuse encore d’être resté auprès de votre monture si longtemps j’étais captivé par sa gentillesse. Whinney est vraiment très gentille. Je ne sais pas si j’ai un don pour les animaux mais je dois dire que voir en train de m’occuper de licornes me plairait beaucoup. Surtout que ce sont des êtres formidables.

Voyant qu’il commençait à se faire tard, il ajouta :

Je crois qu’il est temps pour moi de m’occuper de ma paillasse. Vu que la nuit dernière, j’ai veillé pendant une bonne partie de la soirée, j’ai besoin de sommeil. Voulez vous que je refasse les bandages pour votre main ? Et votre épaule ?

Nainventive sourit.

Elle flatta les flan de la licorne. Je ne vais pas dire que c’est le seul souvenir qu’il me reste de mon mari car des souvenir j’en ai mais matériellement Whinney est le seul cadeau qu’il me reste de lui.

Je ne pense pas que vous puissiez décevoir votre maître, je suis même sûre que vous lui faites honneur. Vous avez su mettre en pratique son enseignement pour me soigner depuis hier. Et je gage que vous savez faire encore bien des choses.

Les yeux dans le vague elle reprit :

Thief a du se montrer patient pour m’appendre à bien m’en occuper. J’ai si peux de souvenirs de mon père….Elle soupira. Mais si il y a une chose que vous devez retenir c’est celle ci : d’abord la licorne. Lorsque l’on marche, que le chevauche tout le jour, avant de s’occuper de soit, il faut prendre soin de sa licorne. Vérifier qu’elle aura à boire à manger… L’étriller aussi, depuis deux jours j’ai négliger son entretient et c’est un tors. Je n’ai pas de brosse, mais une cardère fera l’affaire il y en a de l’autre côté du chemin.

Elle a alla cueillir la touffe sèche elle la secoua un peu pour en retirer la poussière puis commença à brosser Whinney. Devant l’œil fâché de Irvine elle s’arrêta et lui tendit la branche sèche, faites le.

Regarder il faut être doux mais ferme, vous pouvez lui parler en même temps, elle a de nombreux parasites qui peuvent la démanger, la sueur colle aussi la poussière de la route. Allez toujours dans le même sens, et pas à rebrousse poil, vous commencer par l’encolure, le dos, puis vous descendez sur les flanc, les pattes, et vous avancez ainsi jusqu’à la croupe . Au passage, lorsque vous allez la contourner, passer devant elle plutôt que derrière. Elle est docile, mais c’est une habitude à prendre si vous vous trouvez un jour face à d’autres licornes.

Vous savez, je n’avais pas l’intention de vous désobéir toute à l’heure, mieux valait vous laisser seul en tête à tête avec Whinney pour mieux faire connaissance, et vous voyez ce n’est pas parce que j’étais là qu’elle s’est tenue tranquille, vous savez vraiment y faire. Enfin Whinney a été apprivoisée, je ne saurai m’approcher d’une licorne sauvage.

Nainventive retourna s’asseoir près du feu, elle regarda ses bandages.

En ce qui me concerne je vous dirai que c’est vous le « médecin ». En tout cas mon épaule va bien mieux. Et après une bonne nuit de sommeil je ne suis pas trop inquiète. Whinney peut m’avertir en cas de danger. Vous devez aussi pendre soin de vous.

Mon maître répétait souvent comme une maxime : un mage vivant est un mage intéressant… Pas la peine de vous sacrifier aux profits de vos victimes elles ont plus besoin de vous que vous d’elles. Je l’ai souvent trouvé dur, mais avec le temps je constate qu’il avait raison.

Tout en écoutant ce que lui disait son amie, Irvine commença à mettre en pratique les conseils de la jeune magicienne pour étriller correctement Whinney.

Irvine fit attention à bien respecter les suggestions de Nainventive. Au début, il n’était pas très sur de lui. Il avait peur de faire mal à la monture. Ces mouvements manquaient donc de fluidité, par manque d’expérience surtout. Mais la licorne, même si elle avait remarqué cela, se laissa faire et encouragea le jeune homme en hennissant doucement. Cela mit en confiance l’archer qui au fur et à mesure faisait preuve de plus assurance. De temps en temps, il secoua la cardère pour enlever la poussière, la saleté dû au voyage. Cela dura un certain temps et alors qu’Irvine avait visiblement fini depuis longtemps, il continuait quand même à gratter les parties inaccessibles qui démangeaient quotidiennement Whinney.

Il ne pouvait expliquer ce qu’il ressentait mais il aurait pu rester près de cette monture pendant des heures et le fait qu’Irvine s’occupe d’elle avec tant de patience et de gentillesse impressionna la monture qui ,lorsque la séance de nettoyage s’arrêta , tourna sa tête vers la jeune homme et la blottit contre son ventre en la secouant doucement. C’était sa façon à elle de remercier l’archer et il en fut très touché. Il caressa la joue de la monture et lui tout bas qu’ils devaient aller se coucher, Nainventive et lui car une longue journée les attendait demain. Irvine fit une bise sur le haut du front de Whinney et se dirigea vers son amie.

Je comprend très bien ce que voulait dire votre maître. Cela ne sert à rien de se tuer à la tache surtout quand on est mage. C’est à ce moment là que les accidents arrivent. Vous devez être frais et dispo pour soigner du mieux que vous pouvez. Et n’être pas à cent pour cent de vos capacité pourrait nuire à la qualité de vos soins.

Je sais que ce n’est pas facile de devoir laisser des blessés dans l’infirmerie car vous devez aller vous coucher mais il faut vous dire qu’il y aura toujours quelqu’un pour prendre votre relève et il compte sur vous pour la prochaine. Il faut savoir penser un peu à vous dans ces moments là. Nous ne sommes pas des automates ou des marionnettes. Nous sommes et resterons des humains avec notre lot de faiblesses.

Vous faites un travail remarquable alors n’hésitez pas à prendre un peu de temps pour vous ressourcer, vous reposer. Je sais aussi que votre travail ne s’arrête pas à donner des soins mais dans les autres domaines c’est la même chose. La fatigue nuit à nos capacités. Par exemple pour un professeur cela nuit à la qualité de son enseignement. Et c’est pareil pour tous les autres corps de métier comme les forestiers où un accident est très vite arrivé lors de la coupe d’un arbre. Mais vous savez cela tout aussi bien que moi. Je ne suis pas le mieux placé pour vous faire la moral, dit il en souriant.

Je suis votre médecin et vous mon professeur. Quand je pense que j’ai proposé de la nourriture à Whinney. Je me sens vraiment idiot d’avoir proposé cela. Qu’est ce que je peux être ridicule parfois. Je vous remercie de me consacrer un peu de votre temps. Je suis vraiment un débutant mais je dois avouer que j’adore soigner Whinney, la caresser. Vous avez une licorne magnifique et si douce.

Mais je vois qu’il se fait tard, or nous avons tous les deux besoin d’une bonne nuit de sommeil, donc il serait raisonnable d’aller se coucher pour être en forme demain.

Irvine mit dans le feu les plus grosses branches disponibles dans le feu pour qu’il propage sa chaleur durant une bonne partie de la nuit. Il installa sa paillasse non loin de celle de son amie et assez proche du feu pour pouvoir sentir la chaleur l’envelopper durant la nuit.
Le travail accompli, il revint voir son amie.

Les yeux papillonnaient, elle était fatiguée, mais elle sentait qu’elle dormirait bien. Une nuit en sécurité comme elle ne l’avait pas sentie depuis longtemps, la nuit dernière les souffrances étaient encore importantes. Mais le baume de Irvine était vraiment bénéfique. Elle avait aussi passé la journée au calme sans longues chevauchées, avec juste la présence amicale d’un ami.

Elle passa la main sur ses bandages.

Je crois que cela ira pour cette nuit, nous reverrons demain, je crois bien que je ne tarderai pas à m’endormir.

Nainventive tira le grand manteau noir qu’elle avait pour se couvrir avec.

Bonne Irvine et merci. Une simple phrase qui contenait tant de chose. Bonne nuit Whinney, la licorne hennit doucement.

Très rapidement la respiration calme de la magicienne se fit entendre.

Mais plus tard dans la nuit Nainventive se réveilla en sueur, la respiration saccadée, elle se redressa brusquement. Autour d’elle tout était silencieux, elle était proche du flanc de Whinney qui lui communiquait sa chaleur, le feu brûlait plus doucement, les braisent rougeoyaient et crépitaient. Une chouette hulula dans le loin. Nainventive se releva encore son manteau tomba des épaules et elle frissonna légèrement, maladroitement elle tenta de la remettre sur ses épaules. De l’autre côté du foyer Irvine semblait dormir. L ‘amulette qui lui avait remise pesa de tout son poids sur la chaîne rappelant à la magicienne sa présence. Elle la saisie convulsivement et dans le secret de la nuit se décida à tenter une expérience seule et sans témoins. L’idée lui en était venue dès qu’elle avait senti la force de l’amulette.

Elle se concentra et lancé ses sens en éveil percer l’obscurité à la recherche d’une présence, les yeux fermés pour mieux se concentrer. Elle attendit, tous ses muscles étaient tendus dans l’effort même si cela était inutile. Au bout de quelques minutes elle ouvrit les yeux et baissa les épaules, elle n’avait rien sentit, ressentit, l’amulette se révélait inutile ou pas assez puissante. Elle se reprocha aussitôt cette pensée, il lui manquait peut être encore quelque chose, mais quoi ?

Nainventive se recoucha tant bien que mal, la douleur de l’épaule recommençait à poindre, il aurait mieux valu qu’Irvine lui refasse son bandage avant. Elle grimaça, mais se fit une raison c’est elle qui avait refusé. Et c’était aussi un bon moyen de se rappeler son serment.

Elle se tourna et retourna jusqu’à retrouver une position presque confortable contre la réconfortant chaleur de Whiney. Pour parer au sommeil qui la fuyait et tromper son ennui, elle repensa encore et toujours aux événement de ses derniers jours. LA rencontre avec Irvine, celle de Yukikaze Yukishiro, son serment, le retour d’Irvine et sa proposition et surtout ce projet de transmette son savoir, d’aider les autres de… Quoi au juste ? Elle ne le savait pas. Le vent faisaient frémir les feuilles, un oiseau nocturne cria.

Et avant de sombrer de nouveau dans e sommeil les larmes firent leurs apparitions et coulèrent lentement sur les joues et le long du cou de la jeune femme.

Dans son chagrin Nainventive n’avais pas entendu l’Archer arriver discrètement. Elle sursauta lorsqu’il posa la main sur son épaule et son estomac se noua. Elle pleurait et ne savait si elle en avait honte. L’avait-il vu tenter d’utiliser l’amulette ? L’avait-t’il entendu pleurer ?

Sans se retourner elle appuya sa joue mouillée de larmes sur la main du jeune homme.

Ce n’est rien, cela va passer ne vous inquiétez pas.

La voie était encore couverte de sanglots. Et elle chuchotait, comme si elle avait peur de réveiller quelqu’un dans la nuit.

* Crac * une braise éclata dans le feu et les étincelles s’envolèrent illuminant un instant les visages des deux jeunes gens.

Je crois qu’il faudrait essayer de dormir encore.

Mais la nuit pouvait laisse la place aux confidences. Nainventive envisageait de raconter à Irvinne les raisons de ses blessures et tout ce qui lui était arrivé depuis leur sortie de la taverne.

Il serait pourtant plus judicieux de dormir pour se mettre en route dès l’aube.

Enfin c’est lui qui déciderait de l’opportunité de leur départ, il faillait qu’elle se rétablisse pour cela.

Du revers de la main elle essuya ses yeux.

J’espère que je ne vous ai pas réveillé.

Irvine sentit sa main s’humidifier à mesure que la jeune magicienne pleurait. Il ne savait pas trop ce qu’il fallait faire face à ses larmes. De toute façon réagir ainsi pouvait faire du bien si un ami était là pour vous soutenir. Même sans voir le visage de son amie il pouvait se douter que ses joues devaient être sillonnées par les larmes.

Ne vous inquiétez pas je ne dors que d’un œil la nuit. Je suis toujours sur le qui-vive, à la manière d’un félin….

La fraîcheur de la nuit se faisait sentir malgré le sursaut d’orgueil du feu tout proche. Irvine frissonna mais n’en laissa rien paraître. Une légère rosée commençait à se former sur la prairie. Une faible brise faisait danser les flammèches, elles ondulaient et se courbaient de manière chaotique. Le feu allait s’éteindre sous peu.

Oui, nous devrions aller dormir. Je le ferais dés que je me serais assuré que vous allez mieux. Je n’aime pas voir mes amis malheureux ou tristes alors si vous avez besoin de vous confier à quelqu’un faites le. Cela vous fera du bien qu’une autre personne partage ou au moins comprenne votre chagrin. Apres cela vous revient de déterminer si le moment est venu et avec qui.

Délicatement le jeune archer essaya d’essuyer les larmes sur la joue de son amie. Il ne pouvait pas le faire pour l’autre car il ne savait pas si son amie voulait qu’il la voit telle qu’elle l’était maintenant.

Nainventive ne savait que dire. C'est comme s'il lisait dans ses pensés. Mais elle ne jugea pas le moment opportun, demain elle pourrait regretter toutes ses confidnces aussi elle décida de se taire.

La main du jeune homme qui essuyait maladroitement son visage la mettait à la fopis mal à l'aise et elle était pourtant réconfortante.

Nainventive avait eut si peu de marque phsysique t'affection depuis sa jeunesse, elle restait tendu. Thief...., sa mère, Aoli une seule fois et Connor...

Un instant elle prit ma main d'Irvinne dans la sienne pour l'étreindre mais elle la relachâ vite comme mal à l'aise. Elle ne voulait cependant pas le froisser. Et dans la nuit elle lui sourit.

Merci je vais mieux, tâchez de dormir aussi, si vous êtes malade qui prendra soin de vous et de moi par la même occasion ?

Elle se retourna touours plus proche du flan de Whiney. Inspira de grandes gorgée d'air froid de la nuit. Elle remna le manteau sur son visage et tenta de rester le plus possible en boule car la nuit était fraîche.

Les sanglots s'espacèrent, mais la douleur dans l'épaule perçait, la magicienne grimaça et ne dit rien. Ellle resta longtemps sans pouvoir se rendormir.

Puis les oiseaux commencèrent leur concert diurne et Nainventive ferma les paupières.

Au matin Whinney réveillée commença à s'agiter troublant le repos de la magicienne.

Irvine se réinstalla sur sa couche après avoir assurer Nainventive de s’occuper d’elle et de ses douleurs. Etant allongé sur le sol, il contempla les étoiles pendant quelques temps tout en jetant quelques coups d’œil du coté de Whinney et la jeune femme. Il remarqua une étoile filante et fit un vœux pour que son amie retrouve sa joie de vivre.

Tout en regardant cela, il écoutait aussi les cris des animaux nocturnes. Tout cela lui rappela ces moments où il vivait seul dans la forêt en ne comptant que sur lui-même. Cela le détendit de se rappeler son adolescence même si cette période suivait celle de la perte de ses parents. Tout doucement, il s’endormit laissant ses pensées vagabonder.

Dés les premières lueurs du jour, le jeune archer fut réveillé par l’activité de la licorne. Il s’étira de tout son long et regarda du coté de son amie. Il ne voulait pas demander si elle avait passé une bonne nuit vu que ça n’avait pas été la cas visiblement. La jeune magicienne avait eu du mal à trouver le repos et même si les larmes se tarissaient, la douleur elle était toujours là.

Il se leva finalement et regarda la jeune femme qui commençait à se relever.

Restez allonger, il est encore tôt. Essayez de profiter de la fraîcheur de la matinée pour vous détendre un peu. Je m’occupe de préparer le petit déjeuner. Reposez vous un peu plus, vous en avez besoin. Je pourrais m’occuper de votre épaule après ?

L’archer commença à raviver les braises du foyer en soufflant dessus et y ajoutant de l’herbe sèche, rangée dans son sac, et ensuite il disposa des petites brindilles en faisant attention à ne pas essouffler le feu renaissant. Des qu’une flambée correcte se fit sentir, il commença à mettre de l’eau à chauffer et sortit de son sac à dos une grosse tome de fromage accompagnée de fruits séchés et d’un morceau de pain un peu rassis qu’il avait fait préalablement réchauffé légèrement pour qu’il soit a la fois croquant et moins dur. Il donna le tout à son amie et s’occupa de la tisane de saule. Etant terminée, il donna le contenu à la jeune femme dans un gobelet. Irvine se rassit près de Nainventive et se restaura un peu.

Nainventive sentait les larmes séchées qui lui tirait la joue. Elle avait encore pleurer et Irvine avait du s’en apercevoir.

Elle accepta avec gratitude le vers de tisane d’écorce de saule. Elle mangea de bon appétit le pain croustillant et le fromage.

Je ne vais pas faire mon entêtée plus longtemps je suis obligée de reconnaître que mon épaule me fait bien mal encore.

Whinney les oreilles dressées mendiait un morceau de pain dont elle était très gourmande.

Nainventive le regard malicieux se fit quémandeuse auprès d’Irvine.

Dites moi, n’auriez vous pas un peu de pain pour Whinney aussi, vous verrez elle vous en sera très reconnaissante, et rappelez vous ce que je vous ai dit hier pour la nourrir, la main bien à plat.

Mais hormis mon épaule et ma main, je me sens reposée, enfin plus qu’avant j’aimerai que nous prenions la route, l’inactivité me pèse. Maintenant je me plierai à votre décision « docteur ».

Elle fit un temps de silence.

Peut être faudrait il que je vous explique comment on voyage à dos de licorne. Vous verrez c’est très agréable, nous nous relayerons.

Irvine regarda la jeune magicienne dans les yeux.

Je ne peux faire plus actuellement. Votre blessure disparaîtra plus vite après une bonne nuit de sommeil. Je ne suis qu’un débutant en ce qui concerne les soins. J’essaye de soulager la douleur le plus possible. Vous avez l’air d’avoir meilleur mine que la veille, si vous n’êtes pas trop fatiguée il serait bon d’aller en ville et de se reposer dans une bonne auberge.

Le jeune archer se dirigea vers le feu de bois et l’éteint avec la terre. Il passa son pied par-dessus pour masquer les traces de brasier.

Je m’excuse si vous me trouvez trop précautionneux mais je préfère laisser le moins de trace possible de notre passage. Restez assise je m’occupe de tout.

Le jeune homme ramassa la vaisselle et la théière. De plus il commença à creuser un petit trou en conservant les mottes de terre et d’herbe d’un seul tenant. Ensuite il creusa un trou peu profond où il déposa les restes des repas de la veille. Refermant le trou avec la terre, il disposa par-dessus les mottes d’herbes dissimulant aux yeux d’un novice ainsi la confection de ce vide ordure. Il entendit le mouvement de tête de Whinney et comprit qu’elle observait la poche de victuaille. Irvine regarda à l’intérieur et y trouva un morceau de pain. La tête de la monture oscillait de droite a gauche attendant sa pitance. Il s’approcha de Whinney sous le regard amusé de son amie et tendit timidement sa main. La jeune licorne renifla un instant le morceau et l’avala d’une traite. Pour le jeune homme il crut que la licorne souriait mais surtout il avait l’impression qu’elle avait récupéré des forces.

J’ai l’impression qu’elle a meilleure mine et meilleur moral même si le terme n’est peut être pas très bien adapté ? C’est vraiment surprenant mais à la fois tellement logique un animal a besoin de se sentir aimé.

L’archer ne savait comment demander cela et ses traits se crispèrent un peu.

Mon amie, il est temps de se mettre en route. Je ne peux vous soigner convenablement ici et vous devez vous reposez au moins une nuit entière. Tenez prenez ma main je vais vous aider à monter sur le dos de cette chère Whinney.

Joignant le geste à la parole il tendit la main vers Nainventive.

Si vous avez besoin de vous arrêter prévenez moi je serais à coté de vous à guider votre licorne. Si vous voulez aller plus vite vous le pouvez j’essayerais de vous rejoindre le plus vite possible à l’auberge de votre choix. Même si je suis a pied je cours encore assez vite…

Se reposer.... Nainventive baissa la tête, il avait raison. S'appuyant sur son bras, elle se releva. Une foi debout elle étreignit le pendentif pour vérifier qu'il était toujours là.

Soulagée de le trouver, elle jetta un regard autour d'eux, il ne restait nulle trace de leur bivouac. Nainventive se remémora ce qu'Irvine lui avait dit de sa jeunesse, il avait vécut seul et s'il ne voulait pas être vu de nombreuses précautions étient à prendre. Elle vérifia, aucune affires à elle ne trainait. Sur la selle se Whinney seule l'épée d'Ounagi manquait, mais la jeune femme se souvenait parfaitement ce qu'il en était advenue.

Elle s'aida s'appuyant sur l'épaule de l'archer pour monter sur Whinney, habituellement, il lui suffisait de mettre le pied gauche à l'étrier puis s'aidant des deux bras bien accrochés à la selle elle passait l'autre jambe par dessus. Là son épaule la faisait trop souffrir.

Irivne avait bien vu le problème aussi il croisa ses doigts et fit signe à la jeune femme de se servir de ses mains comme étrier, elle hésita un peu, mais il la hissa tant bien que mal. Whinney patiente, attendait avec calme.

Merci.

Nainventive était bien en selle, elle rattrappa les rênes mais ne pu retenir une grimace de douleur. Son épaule...

Et bien, c'est ainsi je ne ferai pas des exploits avec Whinney aujourd'hui. Aller au pas sera suffisant, elle est douce et jamais récalcitrante, mais si quelque chose lui faisait peur je n'aurai aucune chance de la maitriser. Nous irons donc au pas, je vais rester avec vous. Aller me reposer dans une auberge ne m'enchante guère, mais comme je vous l'ai dit à l'instant, je ferai ce que vous me dites.

Il approuva d'un signe de tête.

Tout était rangé, d'une pression des genoux Nainventive donna l'ordre à Whinney de se mettre en route. Nainventive ne pouvait pas retourner la tête pour apercevoir la rivière ou reposait l'arme d'Ounagi. Elle eut une penée pour Thief, et regarda devant elle le chemin. Le ciel était couvert, les nuages cachaient le soleil, la journé ne serait pas trop chaude. Nainventive observait le jeune homme à la dérobée. Que lui dire ?

J’ai peur qu’il pleuve et que le chemin soit difficile à supporter à cause de votre épaule… Si vous éprouvez le besoin de faire une pause je le comprendrais. Depuis l’époque où je vivais reclus en foret, j’ai appris à ménager mes efforts et à être relativement endurant pour la course ou la marche, alors je ne ferais sans doute pas de pause jusqu’à la ville Mizu et l’auberge. J’ai toujours comme habitude quand j’ai un objectif en tête de l’atteindre le plus vite possible et parfois je ne met pas à la place de mes compagnons de voyage. Vous étes encore fatiguée et je ne veux pas vous exténuer plus que de raison. La route est sur mais si nous sommes attaqués, fuiez j’essayerais de retenir nos hypothétiques assaillants le plus longtemps possible pour que vous puissez être en sécurité. Ne vous inquiétez pas pour moi peu de personnes pleureront ma disposition si elle advient un jour.

Sur ces dernières paroles, Irvine chargea dans les fontes de Whinney les affaires de la jeune femme et prit sur son dos le reste du paquetage. Passant devant Whinney il lui caressa la base de la corne et lui offrit un morceau de pain pour la route. La monture posa sa tête sur sa main en signe de reconnaissance.

Le jeune archer restait toujours en arrière par rapport à la cavalière et sa monture et grâce à une branche récupérée plus tôt, il effaçait les traces de pas au fur et à mesure qu’ils reculaient. Son fardeau sur le dos le gênait considérablement pour faire des gestes amples mais il s’attelait à la tache sans rechigner. De temps en temps Irvine regardait en arrière pour voir comment aller son amie et comment se passer le voyage. Il avait peur que le fait de rester trop longtemps sur Whinney l’épuise et il s’en voudrait si elle tombait de sa selle.

Pensant à cela, ses gestes furent plus vigoureux, plus vite il pouvait dissimuler les traces de leur passage et plus vite il pourrait surveiller l’état de santé de la jeune femme.

Le ciel s’assombrissait d’heure en heure et les oiseaux volaient très bas dans le ciel, signe annonciateur de pluie et d’orages. Déjà que la douleur que ressentait la jeune magicienne le perturbait au plus haut point, la tristesse du moment et le sentiment d’oppression qu’il ressentait n’arrangeaient en rien son comportement. Il avait peur, peur pour Nainventive pour le temps mais pas pour lui, il s’était fait son propre deuil depuis bien longtemps.

Il vivait non pas pour lui-même mais pour les autres, pour leur venir en aide, les soutenir. Il en attendait aucune gratitude ni même une reconnaissance mais cela lui permettait de croire qu’il était bien vivant, bien présent dans ce monde.

Absorbé dans ses pensées, il ne sentit pas les premières gouttes de pluie tombées sur son visage. Regardant autour de lui, il comprit qu’une tempête s’annonçait. L’averse dissimulerait bien mieux les traces que lui, il n’avait plus à s’en soucier. En revanche Nainventive aurait besoin de lui.

Il se retourna et vit que Whinney avait pris une avance de 500 mètres et il dut courir pour les rattraper. Arrivé à la hauteur de la licorne, il sentit sa nervosité et contempla sa maîtresse. Elle lui fit un pale sourire en réponse mais un sourire quand même. Regardant autour de lui, il comprit qu’il ne trouverait aucun abris avant l’auberge. Il décida de prendre les reines de Whinney et de la guider au pas. Sortant quelques céréales de son sac, il en offrit à la monture qui avait visiblement faim.

Elle se laissa faire quand Irvine imposa son rythme de marche. Au loin, des éclairs éclataient dans le ciel mais le tonnerre ne se faisait pas encore entendre ce qui était bon signe. Il y avait encore un peu de temps avant que la tempête ne s’abattent sur eux.

En revanche la pluie se faisait plus intense de minutes en minutes. Le dresseur avait du mal à ouvrir la voie. En effet ce n’était plus un sol sec auquel ils avaient à faire mais à une vraie rivière de boue. Chaque pas lui demandait plus d’effort, elle s’insinuait partout dans ses bottes, sur son visages, sur son pantalon. Rien n’était épargné pourtant ils ne pouvaient reculer maintenant. Alors il continuait à avancer coûte que coûte.

Souvent il remontait le col de son manteau pour se préserver du froid et se rendant compte de la morsure de celui-ci il proposa une couverture à la magicienne pour l’isoler du froid le plus possible. Maintenant elle était complètement trempée mais c’était mieux que rien. Il espérait que son amie pourrait supporter ce voyage encore et il fut soulager de voir les lanternes de la ville au loin. Cela lui redonna espoir et accéléra son pas, il avait retrouvé un semblant d’énergie.

Arrivé devant les sentinelles qui montaient la garde la nuit, il eut aucun mal à rentrer vu son état de fatigue, il ne poserait pas de problème. En revanche, il remarquèrent la cavalière visiblement lasse du voyage.

Passant la porte Sud, Irvine s’arrêta sous le porche et se retourna vers son amie perchée sur le dos de Whinney. Il était visiblement mal à l’aise.

Je ne connais pas bien la ville et j’ai peur de nous perdre pour atteindre une auberge…. J’ai toujours marché au hasard des rues et là je dois dire que je ne sais pas dans quelle direction aller. Excusez moi de vous mettre à contribution encore une fois …

Fort heureusement Whinney était la plus douce des montures. Nainventivce était exténuée son épaule recommençait à la faire souffrir et les rênse lui lançaient des décharges dans les mains. La blessure était encore vive et les bandages étaient insuffisant pour protéger les chairs.

Nainventive se laissait porter par Whinney sans même chercher à la conduire. La licorne avait tout simplement suivit le chemin qui s'ouvrait devant elle,et quand Irivne la prit par la bride pour imposer une marche plus rapide elle se laissa faire aussi.

Lorsque la pluie commença à tomber Nainventive baissait la tête pour proteger son visage. Elle ne disait mot.

L'équipage passa la porte de la ville sans que la magicienne s'en rende compte. Les paroles d'Irvine la firent sortir de sa létargie, elle releva la tête étonnée de voir les habitations.

La question d'Irivne fit son chemin.

Oui une auberge, il y en a une, avançons jusqu'à la fontaine et ensuite la rue a gauche on ne devrait pas la manquer.

Nainventive avait joint le geste à la parole, et désignant la direction de la main , la couverture donnée par Irvine glissa de ses épaules, elle sentit le vent qui lui glaçait le dos. Elle la remis maladroitement.

Allons y sous sommes trempés et vous devez être épuisé.

Arrivés devant la porte Avant qu'Irvine ai eu le temps de faire un geste la jeune femme lui indiqua la ruelle derrière.

L'entrée de l'écurie est là. D'habord Whiney, il faut l'installer, la bouchonner lui donner à boire et à manger, ensuite nous pourrons rentrer.

Irvine aquiesca. L'écurie était vaste et de nombreux box étaient vides Nainventive descendit, déssela Whinney, elle montra à Irinve comment brosser et sécher Whinney, l'abreuvoir était plein, la mangeoir aussi.
Nainventive fouilla pour prendre toutes ses affaires, Irivne se chargea du plus gros

C'est bon rentrons.

Ils ressortirent et firent le tour du bâtiment, pour pénétrer dans la grande salle, à peine la porte fut elle entrouverte que des effluves de la cuisine flatèrent leur narines, les bruits des conversations, le raclement des cuillères dans les assiettes, Nainventive entra suivit de de son compagnon.

Les cheveux de Nainventive sa robe, gouttaient sur le sol, elle s'approcha du comptoire. L'aubergiste qui finissait de servir un client leur fit signe de patienter.

Bonjour nous aimerions avoir 2 chambres pour la nuit s'il vous plait.

Irivne avait réagi.

Enfin pour quelques jours.

Elle vit son sourire satisfait.

Vous êtes sûrs de ne pas vouloir une chambre pour deux ?

Nainventive rougie.

Non merci, mais nous voudrions dîner d'ici une heure.

Il essuya ses mains sur son tablier et tendit 2 clefs.
A l'étage la 3 et 4 porte à droite

Merci

Nainventive se retourna sans croiser le regard d'Irvine, elle se hissa plus qu'elle ne monta l'escalier. Elle ouvrit la prmière des 2 portes pour rentrer dans la chambre ses affaires tombèrent sur le sol. Irivne posa le reste sur le lit.

- ne restez pas comme cela vous allez prendre mal.

La magicienne acquieça, dès qu'il fut sortie elle se dévêtie et se sécha vigoureusement, La tâche étit toujours longue et fastidieuse pour ses cheveux. ur ses cheveux. Elle mit sa robe à sécher sur le dossier d'une chaise non loin de l'âtre où brûlait le feu. Déjà la vapeur s'en élevait ils étaient totalement gorgés d'eau.

Les chausures furent bourrées de papier et poser non loin du fau aussi.

Nainventive tombait de sommeil, mais il valait mieux manger un peu sans cela le jeune homme ne serait pas content.

Avant de descendre, elle débanda sa main. Elle lava la main à l'eau et au savon, des picotments lui firent faire une petite grimace. Elle banda soigneusement et en rangeant ses affaire retomba sur le pot de baume qu'Irvine lui avait offert. Elle le rangea soigeusement dans son sac. Elle s'apprétait à sortir quand on frappa à la porte.

Entrez !

Irvine apparu, il s'était changé aussi, un peu inquiet il lui demanda

Vous êtes prêtes ?

Irvine en entrant remarqua la legere grimace de Nainventive lorsqu'elle pliait puis depliait sa main blessée. A sa question elle hocha la tete affirmativement.

Comme ils avaient du temps pour se restaurer Irvine prit l'initiative de prendre la main de Nainventive et de commencer à retirer le bandage. Cherchant des yeux le baume il demanda à son amie ou il etait et elle lui indiqua son sac.

L'archer prit le sac et le tendit à la jeune femme il n'avait pas l'habitude de fouiller dans les affaires d'autruis. Elle lui donna ce qu'il cherchait et il commenca à en appliquer sur la plaie franchement lavée. Il serra le bandage legerement pour que ce ne soit pas inconfortable et se releva pour tendre à la mage son bras.

Nous y allons? Un diner nous attend il serait dommage de le rater. Comme vous etes fatiguez mon bras est la pour vous soutenir.

Elle l'accepta de bon coeur se sentant trop fatiguée pour refuser de l'aide.

Ils sortirent ensemble de la chambre et descendirent les marches doucement. Ils etaient tous les deux tres fatigués par le voyage mais sentir le fumet de la viande entrain de rotir à la broche et l'ambiance bonne enfant presente dans l'auberge leur donnerent un coup de fouet. Ils se sentaient bien. La fatigue etait la mais ils n'avaient plus rien a craindre de l'exterieur en tout cas.

L'aubergiste leur montra une table pour deux personnes pres de l'atre de la cheminée et ils s'y installerent. Les marmittons s'occupaient de tourner la broche et d'arroser du jus de cuisson le morceau de roti. Irvine en salivait d'avance.

Le maitre de l'etablissement prirent leur commande. Irvine commanda de la soupe et de la viande plus des legumes ainsi qu'un verre de lait pour son amie. L'aubergiste s'en fut rapidement la commande prise.

Ils furent servir dans la minute qui suivirent et cela les surprit agreablement. Meme si c'etait pas de la cuisine de qualité au moins le diner avait le don de caler leur estomac. Le temps de manger la soupe et une bonne partie du plat de resistance ils resterent silencieux.

Relevant le nez de son assiette, Irvine proposa un programme pour les journées à venir.

Comme nous devons partir d'ici quelques jours j'aimerais faire quelques provisions et trouver des ingredients pour certains beaumes. Je sais que je ne peux vous demander de rester ici pendant tout ce temps donc je serais que vous m'accompagnez l'apres midi pour me faire part de votre connaissance dans l'herboristerie. De plus vous pourrez me faire decouvrir la ville et j'ai peur de m'egarer aussi. Mais ce sera a une seule condition, vous devez vous reposer toute la matinée. Sinon privé de sortie... plaisanta t'il.

Qu'est ce que vous pensez de cela? Si vous avez besoin de quoique ce soit je suis la pour vous aider et repondre a votre demande. Vous etes blessée donc le repos est primordial.

L'atmosphere etait lourde à cause de la fumée et vu que la salle etait comble le niveau sonore etait élévé donc ce n'etait pas facile de s'entendre à telle point que le jeune homme devait se pencher presque au niveau de la table pour pourvoir se faire entendre par Nainventive.

D'une main Nainventive avait retenu ses cheveux pour qu'ils ne tombent pas dans son asisette. Elle se pencahit aussi pour entrendre la voix de son ami.

Privée de sortie... On aurait dit une gamine prise en faute. Mais d'où tenait-elle cela jamais Aoki son maïtre ne lui avait parlé ainsi ; Irivne avait cependant raison, elle devait se reposer. Elle opina du chef, avec un petit sourire. Son visage était rouge et ses doigts la piquaient aussi. La différence de température entre la pluis froide dehors et la chaleur étouffante de la pièce lui faisait du bien. Elle regarda son assiette avec satisfaction, elle avait bien manger, plus qu'elle ne l'avait cru en quittant sa chambre.

D'un oeil inquiet elle regarda son compagnon, lui aussi semblait avoir bien mangé. Elle en fut satisfaite.

Whinney était à l'écurie, un lit l'attendait quelques jours de repos étaient prévus. Tout allait pour le mieux. Non, rien n'allait, Thief sa quête actuelle, retrouver son mari, voilà ce qu'elle devait faire une fois qu'elle aurait repris des forces et aussi retrouver ses pouvoirs, incapable de soigner, incapable de détecter la moindre présence. Et ce feu qu'elle maitrisait avant. Rien nul part. Nainventive n'était plus qu'une jeune femme seule et sans avenir.

S'apitoyer sur son sort à ce moment là ne servait à rien.

Le soucis de demain c'est l'affaire de demain... La voix d'Aoki encore et toujours. Il avait raison. Le soleil se lèverait demain et les nuage iront bien se dissiper un jour.

Nainventive regarda le feu dans l'âtre. Il y avait un banc dedans tout près du foyer.

Dans son esprit Nainventive revit la cheminée chez elle, la veillée le soir en famille lorsque l'on se racontait des histoires, on chantait, on travaillait aussi, à la couture, les graçons sculptaient le bois. Les hommes riaient fort, les femmes chuchotaient entre elles de l'autre coté. On mangeait des noix des noisettes, on croquait des pommes, on buvait du lait avec du miel.

Ce foyer fascinait Nainventive, elle fixait les flammes semblables à des génies du feu qui dansaient.

Irvine ?

Je jeune homme sursauta, il devait être plongé dans des pensées bien tristes.

S'il vous plait, pouvez vous commander du lait et du miel avec des noisettes aussi. Demander en deux si jamais vous n'avez jamais goûter cela il faut le faire maitenant. En plus c'est excellent pour la gorge si jamais nous étions un peu malade avec cette pluie.

Le jeune archer sembla étonné mais il sourit, Nainventive exprimait un désir, le rouge aux joue lui allait bien. Il parti donc vers le comptoire et revint avec la commande de la magicienne. Quittant le comptoire, il vit leur table vide et s'inquiéta un instant. Mais de la cheminée Nainventive lui fit signe, elle avait encore rapprocher le banc, si bien que les flammes léchaient presque l'ourlet de sa robe noire.

Il la rejoint, lui tendit un bol posa l'asiette de noisette sur le banc et s'assit lui même.

Merci.

Nainventive, pris le bol à deux mains. Elle le huma et ferma les yeux pour mieux sentir la chaleur qui se difusait dans ses doigts et ses mains. Et pour profiter de l'odeur sucrée qui se dégageait du bol.

Cela fait du bien...

Et alors elle commença à lui raconter les veillées chez elle lorsqu'elle était enfant. Avant le massacre de sa famille. Irvine écoutait, il n'avait pas connu cela, il était avide de paroles réconfortantes et de ses bribes de bonheur qui leur manquaient tant à tout deux maintenant.

Nainventive bu son lait elle se cru rajeunir, jamais avec Aoki elle n'avait connu de veillées ainsi. Il y avait bien eu quelques rencontres et discussions pasionnées avec Skarsnick, Thief, Tictac et Alienor par exemple, Revan ou Miron. Mais c'était souvent en journée autour de la table.

La paisiblement elle était au coin du feu, réccupérant lentement son énergie et sa vitalité.

La porte s'ouvrit, un homme entra un instrument de musique dans le dos. Bonsoir Mesdames et Messieurs, venez donc écouter mes histoires, que je vous charme vous Mesdames, que vous Messire soyez étonnés par les faits d'armes que je vais vous conter.

Il tira habilement quelques notes de sa viole. Il chanta, Nainventive qui avait fini son bol croqua quelques noisettes, elle releva la tête. Elle marqua la mesure avec ses pieds et ses mains. Pas top fort la blessure était encore là.

Le talent du conteur était sans comparaison, il savait jouer des émotions, puis vers la fin de la soiré, sa voix prit des intonnations de velours pour raconter une dernière histoire et chanter une dernière balade.

Bol et Asiettes étaient au sol, vide. Nainventive s'était rapprochée d'Irvine sur le banc. Elle avait appuyé sa tête sur son épaule quand la fatigue se fit plus importante. Et Finalement elle s'endormie, sur ses joues il y avait des traces de larmes.. Le jeune homme la pris alors dans ses bras pour la remonter dans sa chambre.

Au matin un rayon se soleil par la fenêtre réveilla la magicienne, la matinée était bien avancée, presque midi à en croire le soleil dans le ciel.

Nainventive se sentait bien reposée, elle s’étira et ouvrit complètement les yeux pour découvrir face à elle Irvine assis dans une chaise et dormant. La position était bien inconfortable. Comment avait il pu dormir ainsi ? Puis elle se rappela la veille, la pluie la marche, il était tout simplement épuisé.

Selon les prescriptions de son « médecin » elle devait dormir le matin et pourrait sortir l’après midi… Nainventive hésita. Elle voulait absolument le laisser dormir, lui aussi avait besoin de repos.

Elle se décida à se lever, le plus doucement possible. Remit ses chaussures puis lui laissa un mot. Je suis à l’écurie.

Elle descendit tranquillement dans la salle commune, il était tard pour un petit déjeuner et elle préférait manger avec lui. Elle demanda des pommes. A l’écurie, Whinney la salua d’un joyeux hennissement Elle partagea avec la licorne les pommes, s’assura que la litière était propre et l’eau en quantité.

Pensivement elle gratta le front et les joues de Whinney, puis commença à l’étrier ; moment simple de complicité entre sa licorne et elle. Mots doucement prononcés, voix calme, les oreilles de Whinney à l’affût. Lorsqu’elle a fini la jeune femme rejoint l’auberge. Elle observe les hommes et femmes présents. Il parlent commerce, travail et guerre. La magicienne rejoint le banc où elle a passé la soirée avec Irvine la veille. Il ne descend toujours pas.

Que faire ?

Finalement comme à l’auberge de la licorne, elle passe d’un groupe à l’autre, demandant si quelqu’un a vu un archer Mizu ? A entendu parler ? …

Rien. Découragée elle retourne s’asseoir près d’une table déjà installée pour le repas du midi. Les coudes posés sur la table et la tête enfouie dans ses mains. Elle réfléchit cherche quel détail il lui manque. A-t-elle a oublié quelque chose dans les paroles de son mari la dernière fois qu’ils se sont vus ? Rien ne vient.

Une fois encore ses doigts jouent machinalement avec le pendentif que lui a offert Irvine. Elle se décide à retenter un sort de localisation des personnes. Avec le repos on ne sait jamais. Mais l’essai se retrouve encore infructueux.

Thief… Les larmes montent mais se calment finalement, elle se calme assez vite imaginant arrivant pimpant Irvine qui serait déçu de la voir dans cet état.

Irvine était plongé dans un rêve peu agréable, il se remémorait le jour de la mort de ses parents. Il n'arrivait pas à se débarrasser de cette odeur de chairs brulées et de la douleur à l'épaule. Toutes les images qui défilaient devant ses yeux étaient floues, mouvantes comme si son cerveau cherchait un détail dans les évènements du passé mais plus il y réfléchissait et plus la solution s'éloignait.

Pourtant dans ce brouillard de l'esprit, une forme indistincte commençait à émerger. Les traits se faisaient plus précis et une étrange lumière apparaissait à peu prés au niveau du coup de la personne. Multicolore elle était mais surtout elle était, comment dire, rassurante. Il ne savait pas comment cela pouvait être le cas. Il n'avait jamais éprouvé cela auparavant, son corps, son âme étaient parfaitement apaisés. Même les souffrances endurées depuis son adolescence pouvaient passer pour des futilités.

Il ne savait pas à qui cette personne ressemblait, une cape noire masquait son corps et son visage disparaissait sous une capuche profonde. Il avait l'impression, quand il essayait de fixer le visage de cet inconnu, qu'il contemplait les étoiles.

Tout était calme. Ses gestes, ses mouvements étaient d'une fluidité parfaite. Il allait et venait, il passait d'un coté à l'autre en s'agenouillant et en tendant les bras au dessus de masses difformes.

Il observa en silence, ne cherchant pas à distinguer tel ou tel détails. Il ferma les yeux et fit le vide au fond de lui. Sa respiration devient plus régulière, moins saccadée. Sa cage thoracique se soulevait à intervalle régulier mais avec peu d'amplitude. Un observateur aurait pu croire que le jeune homme était en train de se reposer. Mais ce n'était pas le cas, l'archer laissait ses pensées vagabonder sans but. Il avait l'esprit léger. Il savait qu'il était obligé de rouvrir ses yeux mais ce sentiment de plénitude qu'il éprouvait, il aurait voulu qu'il continue plus longtemps mais il se doutait qu'il avait quelque chose à apprendre de ce rêve.

Maitre Hokanu lui disait souvent que les rêves délivraient parfois une part de vérité à celui qui savait écouter et voir. Non pas avec ses yeux ou ses oreilles mais avec son âme. Tous les deux, ils aimaient beaucoup faire le rapprochement entre la mort et le sommeil. L'un était un repos éternel pour une âme qui avait fini son cycle de vie et l'autre c'était du provisoire, son corps voulait se refaire une santé car il ne pouvait plus avancer, plus fonctionner correctement. A ce moment là, il était toujours plus facile de s'évader, qui n'avait pas rêvé de voir par l'intermédiaire des yeux d'un aigle. Le sommeil était l'un des rares moments de la vie où l'on pouvait rentrer en contact avec l'âme de la Terre nourricière.

Et parfois elle voulait nous délivrer un message. Ce qui arrivait en ce moment à Irvine.

Finalement, il rouvrit les yeux et il put enfin donner tout son sens à la scène qu'il contemplait précédemment. La personne qu’il voyait, c'était son amie Nainventive et elle s'occupait à prodiguer des soins à des malades. A un moment, elle se retourna et il put voir que son visage avait retrouvé de la sérénité. Il en fut soulagé et heureux.

Soudain, une voix familière interpella le dresseur:

Il est temps de partir du pays des Songes, tu n'as pas encore ta place parmi nous.

Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Son maître n'avait jamais pu supporter que son élève fasse des grasses matinées. Il aurait préféré le voir s'instruire plutôt que perdre son temps dans un lit douillé.

Ainsi, le monde réelle apparu au yeux d'Irvine.

Il était courbatu de partout. Il avait passé trop de temps dans une mauvaise position. Il essaya de s'étirer mais cela lui fit autant de bien que de mal. Seule consolation, il était frais et dispo.

Voyant que la magicienne n'était plus dans son lit, il se leva précipitamment et depuis la fenêtre, il comprit que la journée était bien avancée. Le soleil était presque à son zénith. Il se maudit d'avoir trop dormi, il devait faire de nombreuses courses pour leur prochaine étape.

Sur une petite table, il vit qu'il y avait une petite bassine d'eau et comprit que dans sa chambre il devait en être de même.

Rapidement, il ferma la porte derrière lui et alla dans la sienne faire un brin de toilette. Il prit le broc et versa de l'eau dans ses mains pour se nettoyer rapidement le visage. S'essuyant tout aussi précipitamment, il se dirigea vers la salle commune et vérifia qu'il avait bien deux clés dans sa poche.

Il descendit les escaliers et regarda autour de lui s'il ne trouvait pas son amie. Elle aurait très bien pu aller à l'écurie mais pas de précipitation, il se décida de chercher méthodiquement.

Finalement, il la trouva accoudée au même banc qu'hier, il se dirigea vers elle. Il repensait à son rêve et il comprit qu'il devait absolument aider son amie à retrouver ses pouvoirs.

Il s'assit en face de Nainventive.

Bonjour, mon amie. Je vois que c'est moi qui suis en bonne santé mais pourtant je me lève le plus tard. Vraiment je suis incorrigible si maître Hokanu me voyait...

Le jeune homme comprit qu'elle avait légèrement pleuré mais il ne fit aucune remarque.

Comment vous sentez vous ce midi? Etes vous assez en forme pour que l'on aille en ville. On a besoin de provisions pour notre voyage. Et pis cela nous permettra de nous changer un peu les idées.

Il me semble qu'il y a une boutique d'herboristerie non loin d'ici...

A l'aube, Irvine vient réveiller son amie. Le soleil commençait à pointer le bout de son nez, ses rayons commençaient à éclairer la pièce et à réchauffer l'atmosphère. Les deux Mizus descendirent ensemble vers la salle commune et commandèrent un petit déjeuner copieux à l'aubergiste qui fut surpris de les voir levés si tôt mais il ne fit aucune remarque. Plus rien ne le surprenait vraiment.

Assis sur le même banc que lors de leur arrivée, ils prirent le temps de savourer leur dernier repas au chaud. Le jeune homme avait commandé du pain, du fromage et de la confiture. Dans le but de se faire plaisir il demanda en plus des noisettes, du lait et du miel.

Sur la route, les repas seraient moins copieux donc il fallait en profiter. L'imminence du départ rendait silencieux le couple de voyageurs. Chacun se demandait s'il n'avait pas oublié quelque chose, Irvine se remémorait le chemin vers l'habitation de son maître. Il se demanda si ce voyage se ferait sans embûches mais finalement il se dit qu'il aurait le temps d'y penser quand ils seront sur la route.

Ayant finis de se restaurer, ils se dirigèrent vers leur chambre respective et vérifièrent leurs sacs de voyage. Tente, couverture tout y était ainsi que les ustensiles de cuisine. Le dresseur en fut satisfait. Il prit un des pots en terre contenant son baume cicatrisant et le mit dans une des poches intérieures de sa cape. Mettant son arc en travers du torse, il se dirigea, son sac à la main, vers la porte de son amie.

Alors qu'il faisait mine de frapper, la jeune magicienne sortit et se trouva nez à nez avec Irvine. Le poussant légèrement, elle se fraya un chemin pour arriver prés des marches.

Ils déposèrent les clés au tavernier et payèrent ce qu'ils lui devaient. Il les salua avec un grand sourire et ouvrit la porte de l'auberge pour laisser passer la magicienne. L'archer la suivait non loin derrière.

Le garçon d'écurie amena Whinney et tendit les reines à Nainventive. Après quelques caresses, elle fit le tour de la monture et déposa dans les fontes tout ce qui était inutile pour l'instant. Irvine l'imita après avoir caressé, entre les deux yeux, la licorne qui hennit de contentement. Les préparatifs terminés, il fit la remarque à la guérisseuse:

Je pense qu'il serait bon que vous nous guidiez vers la sortie, vous connaissez mieux la ville que moi. Il faut prendre la porte sud ensuite je prendrais les commandes pour nous guider vers la maison de maître Hokanu.

Il avait le sourire aux lèvres.

C'est ainsi qu'une magicienne et un archer quittèrent l'auberge en direction du sud. La cité était toujours en effervescence. Le va et vient des chariots chargés de nombreuses marchandises faisait un bruit d'enfer pour quelqu'un qui n'était pas habitué. Les vendeurs à la sauvette louaient les mérites et les avantages de leurs produits, dés qu'un des leurs faisaient une réduction quelconques, son concurrent n'hésitait pas à faire de même. On pouvait entendre aussi les forgerons battre le fer avec la même litanie. De grosses fumées s’échappaient des forges, le contraste était saisissant quand on comparait cela à l'activité silencieuse du coiffeur.

Ils passèrent devant des étales de fruits et de légumes. Le poissonnier, quand à lui, commençait à mettre ses marchandises en vente. De belles dorades, des rougets et de magnifiques pièces de thon rouge, tout avait l'air succulent et fraîchement péché.

Finalement, ils arrivèrent aux portes de la capitale du royaume. Après avoir salué les gardes de la ville, ils se dirigèrent vers le sud en direction du désert et des marécages Seizons.
La journée promettait d'être belle et chaude. Le jeune avait pris la tête du convoi et observant le ciel il ne voyait aucun nuage menaçant poindre à l'horizon. Cela le rassura, rien n'allait ralentir leur marche.

Le jeune homme prenait souvent des nouvelles de son amie pour savoir si elle n'était pas trop fatiguée. Nainventive répondait toujours par la négative.

Alors que la course du soleil atteignait son zénith, le jeune homme décida de faire une halte. En plus, plus vers l'est ils pouvaient sentir le vent brûlant du désert leur caresser les joues.

Cherchant un endroit à l'abri du vent, ils tournèrent pendant quelques instants en rond.